Le 12 décembre s’est tenue une réunion où l’on a pu penser que pour la première fois le travail mené depuis 10 ans par le Collectif redessinons Broussais (CRB) allait enfin entrer en convergence avec les orientations de la Mairie de Paris. Il s’est agi autant de l’aménagement global du site que du projet culturel de proximité dit La Chaufferie.
Pour la Ville de Paris il ne s’agit pas d’un simple aménagement, mais de réaliser un nouveau quartier pour la ville.

Benoît Étienne ne disposant que d’une demi-heure pour cette réunion, la présentation du diaporama sur la Chaufferie, et celle du projet de préfiguration de la Cie Catherine Hubeau, autour du féminin, de l’artistique et du citoyen, par Marie-Do Fréval, sont rapides afin de laisser la place aux questions.

Le document du CRB se trouve en annexe, il insiste sur les points suivants :
 un site avec de fortes potentialités : une taille « extensible » et des espaces « cachés » (petite ceinture, sous-terrain, dalle parking…)
 un site charnière entre : des types de populations, les gares de petite ceinture, Paris et la banlieue
 un bâtiment trace de l’histoire locale : point repère dans le quartier, un caractère industriel dans un espace urbain, un îlot ancré dans un environnement vaste, ouvert et à aménager
 un projet culturel : acteur du quartier et construit sur une notion de « hors les mus » au service de la mixité, sans obérer l’exigence artistique
 la Chaufferie : un lieu qui dépasse la consommation culturelle (Débats et découvertes, Répétitions et fabrications, Représentation et diffusion)
 une activité possible dès 2009-2010 autour et au-delà de la Chaufferie (des débats, des activités visibles, des interventions artistiques), pour créer dès à présent la Chaufferie et sa vocation « hors les murs »
 la préfiguration : une phase de test, des évaluations définies ensemble, la possibilité de créer une dynamique

Le CRB souligne que le vœu émis lors de la séance du conseil d’arrondissement du lundi 8 décembre par M. Castagnou, maire du 14ème, pour un aménagement en promenade de la petite ceinture ferroviaire entre les gares Petit-Montrouge et Ouest-ceinture, renforce l’intérêt d’un aménagement de la Chaufferie. En effet, la Chaufferie est ouverte sur le site traversé par cette Petite ceinture.

B. Étienne annonce que la Chaufferie a bien été achetée par la Ville. Le périmètre d’achat inclut le bâtiment principal (la salle sous la voûte et son sous-sol) mais n’inclut pas les bureaux (extension ouest du bâtiment René-Descartes). On ne sait ni s’il inclut la cour (entre Descartes et les Mariniers), ni ce qu’il adviendra des couloirs souterrains qui longent et donnent accès au sous-sol de la Chaufferie, tout en passant au dessus de la Petite ceinture.

La Mairie du 14ème n’a toujours pas reçu les résultats de l’étude globale réalisée courant 2008, notamment par le cabinet AME Environnement. Cette étude avait été commandée conjointement par l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris), encore propriétaire de la plupart des terrains et bâtiments, et la Ville de Paris. Néanmoins JP. Millet annonce pour janvier 2009 une réunion publique où ces résultats devraient être présentés.

B. Etienne et D. Pourtaud précise qu’une « concertation » sera lancée à l’initiative de la Ville de Paris dans le courant du premier semestre 2009. Cette concertation se déclinera par atelier : atelier voirie, atelier logement, atelier culture (équipement culturel dans la Chaufferie), Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – qui sera créé dans le bâtiment Gaudard d’Allaines, récemment acheté par la Ville. Le calendrier de ces ateliers, indépendants les uns des autres, est du ressort des services centraux de la Mairie de Paris.

B. Étienne nous informe que des études vont être menées sur la structure du bâtiment de la Chaufferie par la DPA, Direction du Patrimoine et de l’Architecture. Le site de Broussais est « important pour la Ville » et la Chaufferie est « importante pour la culture », dit-il. Avant tout, la Chaufferie devra être fermée et nettoyée. Puis il y aura un diagnostic (solidité, environnement, sécurité...) d’aide à la décision : conservation du bâtiment, aménagement ou destruction-reconstruction. Les résultats de ces études devraient être disponibles à la fin du premier semestre 2009. Les travaux ne pourront pas commencer tant qu’il y aura une activité hospitalière sur le site, soit, en principe, pas avant 2011, date à laquelle le bâtiment voisin des Mariniers devrait être libéré.

B. Etienne développe ensuite les orientations culturelles de la Ville de Paris :
 valoriser les pratiques artistiques amateurs « dans un but de sensibilisation, professionnalisation, transmission de savoirs artistiques à une population qui n’a pas aisément accès à ces pratiques »,
 « mutualiser » les dispositifs parisiens existants (ADAC, Ateliers Beaux-Arts de la Ville de Paris, Conservatoire de musique). Cinq lieux sont ainsi envisagés sur Paris, dont Broussais. Chacun de ces lieux aurait une « couleur » spécifique, serait un lieu de référence pour une pratique artistique, de manière non exclusive. Début 2009 une note de cadrage établira ces orientations culturelles.

Un travail thématique sera mis en œuvre pour recueillir les propositions des « acteurs locaux, considérés comme des experts » et de la Ville de Paris. Il n’y aurait pas de projet clé en main « bombardé » sur ces lieux.

Concernant les besoins du 14ème :
D. Pourtaud dit que l’extension du Conservatoire de musique du 14ème relève des demandes prioritaires à traiter dans le cadre de l’aménagement de Broussais : cela se ferait en dehors du bâtiment de la Chaufferie, mais dans sa périphérie. Le nom du bâtiment Ambroise-Didot (funérarium de l’hôpital) est avancé.
JP. Millet parle quant à lui des projets de logements. Il y aurait plus de 200 logements dans les Mariniers avec des parkings en sous-sol pour compenser la perte des places de stationnement de la dalle.

En ce qui concerne la préfiguration de ce que pourrait être le futur établissement culturel de proximité, le principe d’une préfiguration « hors les murs », proposé par le CRB, est entendu. La Petite ceinture, la dalle sur le périphérique, les gares Montrouge et Ouest ceinture, les villes de banlieue limitrophes sont nommés. La préfiguration, pour le CRB comme pour la Compagnie Catherine Hubeau, est conçue comme une phase de test, un véritable outil de concertation, incluant une dimension d’évaluation permanente auprès de la population, des diverses actions menées.

En conclusion, le CRB se tient prêt à participer à la réunion publique annoncée par JP Millet et à la mise en place de la concertation sur l’aménagement du site prévue par l’Hôtel de Ville. Il est en attente du calendrier.