“Espace culturel : quelle implication pour les habitants ?” 2/3 / 14 septembre 2008

Le 14 septembre 2008, le CRB organisait un débat sur la dalle de Broussais, autour du thème “Espace culturel : quelle implication pour les habitants ?”.
première partie
troisième partie

IV. Intervention de Nicolas Fleury, metteur en scène et costumier, Centre Dramatique Poitou-Charentes.

Naissance du projet

Printemps Chapiteau existe depuis 2000.
C’est une structure de création dirigée par un metteur en scène.

Constatant que le centre n’avait pas de salle de spectacle, il avait l’étiquette régionale sans avoir de lieu propre, la metteuse en scène Claire Lasnes s’est interrogée sur la façon dont des spectacles pouvaient être montrés et aller à la rencontre des publics dans les communes de la région. Le centre dramatique a alors acheté un chapiteau 350 places pour fonctionner de manière itinérante.

Spectacles itinérants

Un partenariat se noue entre une Communauté de communes et le centre pour permettre au chapiteau et à l’équipe du centre de s’installer sur un territoire durant un à deux mois, en restant une semaine sur chaque commune. Afin de créer un lien avec l’équipe du centre, il est proposé aux habitants du village d’aider à la mise en place du chapiteau.

Après cette première rencontre, le lien se poursuit autour de la création théâtrale du centre dramatique, de spectacles pour adultes et pour enfants et d’un spectacle mêlant acteurs amateurs et professionnels. Cela peut aussi prendre la forme de spectacles joués chez les gens. La rencontre se fait simplement et les échanges de services sont courants.

Le chapiteau est un lieu idéal pour faire du théâtre : les gens y rentrent plus facilement que dans un vrai théâtre. De plus, les tarifs proposés sont bas (5 €) et les frais du centre dramatique sont réduits grâce à l’implication de la Communauté de communes qui prend en charge les frais de logements, nourriture, le gardiennage du chapiteau…

V. Intervention de Fazette Bordage, directrice de Mains d’œuvres à Saint-Ouen en Seine-Saint-Denis.

Expériences antérieures

Fazette Bordage a participé à la création du Confort Moderne (Poitiers) et à l’émergence du réseau TransEuropeHalles, qui regroupe aujourd’hui 25 lieux de cultures dans 17 pays d’Europe, installés pour la plupart dans des friches industrielles, commerciales ou militaires.

Création de Mains d’œuvres

Son désir de créer un lieu à Paris l’a amenée à rechercher un site adéquat. Son dévolu se porta sur l’ancien centre social et sportif des usines Valéo. À la fin des années 1990, ceux qui voulaient faire vivre ce bâtiment, inoccupé depuis 1991, ont contacté son propriétaire pour négocier un bail précaire, sans lui parler de leurs intentions artistiques et culturelles. Suite à l’obtention d’un prêt bancaire et grâce à l’apport d’aides publiques, ce lieu de 4 000 m², seulement rafraîchi par endroits au moyen d’une décoration basée sur le principe de la récupération, ouvre ses portes au public en 2001.

Vie du lieu

L’équipe de l’association Mains d’œuvres anime le lieu en développant des initiatives fondées sur un autre rapport à l’art. Elle travaille avec des enfants du coin… Des banquets des anciens employés de Valéo sont organisés pour perpétuer un lien entre les anciens utilisateurs du lieu et ceux qui le font vivre actuellement. C’est un lieu d’accompagnement des artistes, pas d’accompagnement financier mais en leur fournissant des moyens techniques et logistiques. Le budget de Mains d’œuvres provient, en proportion égale soit la moitié, de fonds propres et aussi de subventions publiques.

Lien avec la ville et ses habitants

Le lieu est situé dans un secteur de Saint-Ouen disparate, sans grande unité (proche des puces de Saint-Ouen, d’un quartier pavillonnaire et d’un grand ensemble de logements sociaux).
L’association a souhaité créer du lien avec ses riverains. La génération des plus jeunes avait bien intégré et accepté ce lieu, mais certains jeunes adolescents ont mal vécu l’arrivée de celui-ci surtout les nombreuses allées et venues que cela engendre dans le quartier. Fazette Bordage estime avoir contribué à l’installation de la paix sociale dans ce quartier. Selon elle, la greffe a opéré avec lenteur mais a prise, ainsi au bout de trois ans, des habitants du quartier leurs ont proposé d’organiser un repas.

Certains artistes résidant travaillent dans l’espace public de la ville au travers d’installations plastiques.

Bien que ce ne soit pas sa vocation, l’association est venue en aide à des familles sans-papiers qui ont pu être hébergés au sein du bâtiment.

première partie
troisième partie

documents
notes
Il n'y a pas de notes pour cet article.