M. Romain Paris, adjoint au maire du 14ème, en charge de l’urbanisme et de la propreté, avait été convié pour présenter le projet d’aménagement du site de l’hôpital Broussais. Ce projet entre dans le cadre du Grand projet de renouvellement urbain.

En résumé : le propriétaire, l’Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), conservera des activités dans les bâtiments Raynaud et Pascal (bâtiments de l’entrée au 96, rue Didot) et dans le bâtiment des Mariniers (situé le long de la rue du même nom). La Croix rouge française a acheté les bâtiments "en peigne", Sergent et Sicard, ainsi que la "cantine" Lebail, afin d’y installer son siège social ainsi qu’une école d’infirmières. La Ville de Paris a l’intention de racheter le bâtiment Gaudard d’Allaines (en fond de parcelle) pour y implanter une Maison d’accueil aux personnes âgées dépendantes (Mapad) pouvant accueillir une centaine de personnes ; elle souhaite aussi devenir propriétaire du bâtiment Descartes (la "chaufferie", en grande partie désaffectée) pour y implanter un "espace culturel de proximité", et du bâtiment Didot (que longe la rue du même nom et qui accueille actuellement la morgue) pour éventuellement l’associer à la chaufferie. La destination du bâtiment Leriche est toujours incertaine : l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm), qui souhaitait y installer son siège social et un centre de conférences et de documentation, y a vraisemblablement renoncé ; l’AP-HP pourrait conserver le bâtiment pour y pratiquer des "rocades" (déplacements provisoires d’activités hospitalières pour raison de travaux). Restent les crèches Pomme de Reinette et Pomme d’Api, le bâtiment Halpern (à côté du portail donnant sur la rue des Arbustes), dont le sort est inconnu.

Les bâtiments seront conservés, il n’y aura pas de démolition.

Certains de ces édifices accueillent encore des activités provisoires, théoriquement jusqu’à décembre 2004 ; à la question de leur devenir, l’élu municipal a répondu que la mairie chercherait à les reloger et, si possible, sur le site même.

À la question du contenu du projet d’espace culturel de proximité, dans le bâtiment Descartes, M. Paris a répondu que la mairie n’avait, pour le moment, élaboré aucun projet. Seule une association d’artistes et d’habitants du quartier, l’association de préfiguration - Collectif la Chaufferie travaille depuis un an à l’élaboration de propositions.

Ensuite, M. Paris est revenu sur l’aménagement de voirie à l’intérieur du site ; il a expliqué que la mairie avait organisé, au mois de novembre, une "concertation" sur ce point en soumettant une proposition des services techniques municipaux. Suite aux réflexions portées par des habitants sur le registre public ou formulées lors de la réunion publique du 4 novembre, il a ensuite présenté une "variante" de cette proposition, basée sur deux "scénarios" (et non plus un) :

 la Ville de Paris projette de racheter une grande partie de la voirie intérieure de Broussais afin de la transformer en "voie publique" (la transversale allant de la rue Didot au portail de la rue des Arbustes ; la voie entourant le bâtiment Leriche) ;

 la dalle servant de parking (environ 200 places, à la fois à sa surface et dans son épaisseur), qui est déjà propriété de la Ville, pourrait être en partie aménagée en espace vert, en poursuivant le square Auguste-Renoir sur la dalle.

La première proposition envisage de percer une travée dans la dalle afin de joindre le rond-point de la rue des Mariniers à la voie intérieure ; un sens unique de circulation serait imposé (entrée par la rue des Mariniers et sortie par l’actuel 96bis, rue Didot).

Dans le second cas, il n’y aurait pas de jonction automobile entre la rue des Mariniers et la voie intérieure ; l’accès à la voie publique se ferait à double sens par l’entrée de l’actuel 96bis rue Didot ; ce double sens nécessiterait que la largeur de la dalle soit réduite pour avoir une voie plus large.

M. Paris a tenu à rassurer son auditoire en précisant qu’il n’y aurait pas de continuité automobile entre la voie intérieure et la rue des Arbustes (qui restera une impasse).

Des remarques ont été faites sur les nuisances induites par une éventuelle ouverture au niveau du rond-point des Mariniers (premier scénario), qui s’ajouteraient à celles que produisent déjà les livraisons du supermarché dans cette rue. Cette travée hypothèque également la continuité du square Auguste-Renoir avec la dalle. Dans le second cas, la réduction de la largeur de la dalle empêche un aménagement "vert" de cet espace, d’autant que c’est aussi à cet endroit que se trouve l’accès des ambulances au bâtiment hospitaliers des Mariniers ; sur ce dernier point, M. Paris a dit qu’il était envisageable de déplacer cet accès du côté de la rue des Mariniers (voire à l’actuel emplacement des préfabriqués de l’association Nova Dona, qui serait relogée).

En ce qui concerne le stationnement, préoccupation récurrente des habitants, il a été précisé qu’une centaine de places pourraient être créées pour le quartier (dans l’épaisseur de la dalle et le long de la future voie publique).

Selon l’élu, la discussion reste ouverte aux propositions ; une "intention d’aménagement" doit être formulée par le Conseil de Paris en février 2004, suivie d’une étude plus précise et enfin d’une enquête publique à l’automne prochain.

Le Collectif Redessinons Broussais, qui depuis l’automne 2001, mène une réflexion sur des propositions d’aménagement, avec des habitants, espère qu’un travail commun, associant sur le long terme habitants et représentants des services techniques pourra être entrepris rapidement.