Compte-rendu n°2 / 6 octobre 2001


Déroulement prévu de la séance :

- présentation de 4 exemples de réhabilitation de friches en Europe : la Kultur Fabrik (Luxembourg), Nou Barris (Barcelone), le WUK (Vienne) et le Confort Moderne (Poitiers). Cette partie est essentiellement basée sur un livre édité par le réseau Trans Europe Halle et présentant différentes friches transformées en lieux/sites à vocations culturelle, sociale et de proximité, ainsi qu’un article du Monde Diplomatique (10/2001) de Fabrice Raffin qui est en quelque sorte un résumé du livre cité plus haut. Il a été remis aux participants un document contenant cet article, des photos des différentes activités réalisées dans les 4 lieux donnés en exemple, ainsi qu’un résumé de la séance N°1.

- un exemple d’utilisation de la vidéo par les jeunes habitants dans le cadre d’un atelier de travail urbain dans un quartier de Noisy-le-Sec. Nous en reparlerons (séance à part) puisque ce point n’a pu être abordé faute de temps.

Déroulement effectif de la séance :

Le premier point a été présenté pendant environ 30 minutes, puis une discussion (1h30 !) s’est engagée autour de ce thème :

- Benjamin Marquès a tout de suite pris la parole pour tempérer l’enthousiasme dont, selon lui, les articles étaient emprunts. Et de nous faire part de son expérience dans le domaine culturel et dans les relations entre les différents acteurs (Etat, collectivités territoriales, privé...).
- Sabine Bröhl et Barbara Diekman nous ont parlé de la UFA Fabrik (également dans le réseau TEH) puisque toutes deux y sont déjà allé.
- Des personnes qui n’avaient pas entendu parlé de ces lieux ont alors posé des questions sur la signification des termes " alternatifs ", " autonomes "...
- Barbara Diekman a posé la question de la centralisation / décentralisation : il faut se demander comment l’Etat soutient un projet ? comment les individus sont capables de tenir le projet avec ou sans subventions ?
- Elle nous a ensuite parlé d’un projet de réhabilitation de friche industrielle (distillerie) à Arcueil auquel elle a participé : o Projet de réhabilitation de l’usine en lieu culturel, pouvant accueillir des entreprises culturelles (notamment formation en ce qui concerne les métiers du spectacle et des arts) et des activités sociales o Inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques o Sont apparus des déphasages temporels entre les programmes européens, locaux ainsi que des problèmes politiques au sein des équipes municipales. o Le projet a été stoppé après un an de fonctionnement : bâtiments vides aujourd’hui.
- Benjamin Marquès a précisé que des lieux/friches en deshérence peuvent devenir tout d’un coup très convoités s’ils ont été occcupés par des artistes. Le quartier en question devient alors " branché ", les restaurants et bars " à la mode " s’y installent puis les promoteurs viennent racheter tout ou partie des bâtiments (y compris même les bâtiments " originels ") et les prix explosent. L’exemple donné a été celui de Porto. On peut noter le même phénomène avec l’installation dans des quartiers bons marchés et populaires de galeries d’art contemporain qui peut avoir pour conséquences jusqu’à la modification du tissu social. Benjamin nous indique également que le dialogue avec les institutions et primordial car selon lui il faut les rassurer sur les intentions, leur montrer qu’ils contrôlent la situation / la concertation.
- Antoine Patier nous a parlé du KAS à Ris Orangis : lieu culturel, pépinière d’entreprises, activités sportives, ateliers de réparation mécanique et centre d’hébergement . Il est ouvert depuis assez longtemps (env. 20ans). La nécessité de rentrer dans les normes (notamment en terme de sécurité) change de manière irréversible la nature du lieu. La question de la sécurité étant, et de loin, l’argument avancé par les autorités pour justifier une évacuation ou une fermeture de lieu.
- Manuel Ghislain revient sur les propos de Benjamin Marquès et précise que, dans notre cas, contrairement à l’exemple de Porto, Broussais n’est pas un lieu en déshérence. Le propriétaire est connu et est en train de s’en occuper, des activités médicales ou péri-médicales y sont maintenues ou installées (certes de manière " précaire "). Nous ne sommes donc pas dans le cas où des promoteurs ou la ville vont " redécouvrir " le lieu et s’y intéresser.
- Barbara Diekman note que les friches urbaines ne sont pas seulement industrielles. Elle pose maintenant le problème de la façon suivante : une friche est un " trou ". Il y a des choses autour de ce trou. Que doit devenir le trou ?
- Sébastien Nadal pense qu’un lieu culturel " agrandit " le quartier à condition qu’il ne soit pas fermé sur ce dernier.
- Annie Bon de reprendre que Broussais est un lieu, un pavé, complètement fermé par des murs et des grilles sur lui-même et qu’il faut maintenant réfléchir à son ouverture (au sens physique aussi). Il y a des possibilités à exploiter.
- Sébastien Nadal donne un exemple d’ouverture (qui n’a pas été noté, oups)
- Et enfin Benjamin Marquès rappelle que le 14° a un passé important en tant que quartier artistique, refuge pour les artistes plastiques et qu’il n’en existe pratiquement plus. On assiste à une " expulsion " des jeunes artistes vers la banlieue où, grâce à des politiques plus volontaristes, ils trouvent plus d’opportunités. L’artiste sans lieu peut difficilement créer même avec les pratiques contemporaines.
- Sébastien Nadal note alors que même dans les écoles d’art la place minimale pour travailler est pratiquement impossible à obtenir.

Il a ensuite été décidé de

- créer un groupe de travail qui réfléchira aux possibilités d’ouverture du site
- d’aller visiter un lieu, une friche reconvertie
- de trouver des informations sur les autres lieux (Mains d’oeuvres, Confort Moderne, KAS, Usine Ephémère ?, les Récollets, Dijon, ...etc et sur internet)
- et de discuter du projet vidéo avec les responsables des 2 AJI, pour trouver des jeunes participants.

PROCHAINE SEANCE du 20 OCT : BILAN DES RECHERCHES / LA DISCUSSION CONTINUE / ORGANISATION D’UNE VISITE / CREATION DES GROUPES DE TRAVAIL

Si vous ne jugez pas le compte rendu assez fidèle aux propos, faîtes le moi savoir !

Merci et à la semaine prochaine.

Arnaud Brugier 11, rue gassendi arno.brugier@wanadoo.fr

documents
notes
Il n'y a pas de notes pour cet article.