Aménagement de voies publiques : délibération en Conseil d’arrondissement / 1 / 24 janvier 2005

Le 24 janvier, le Conseil d’arrondissement débattait de la délibération attendue de l’aménagement de voirie dans l’hôpital Broussais. Surprise ! Les élus consentent à détailler un peu le programme retenu.

Première partie : présentation du programme par Geneviève Bellenger (adjointe à la voirie) et Romain Paris (adjoint à l’urbanisme). Où l’on apprend enfin que “la dalle haute du parking pourra être aménagée en espace paysager traçant la meilleure continuité avec la promenade Auguste Renoir”.

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Mme BELLENGER :
Comme chacun sait, la concertation préalable concernant le désenclavement du site de Broussais constitue une opportunité pour ce quartier situé en périmètre GPRU et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je préfère parler d’ouverture d’un morceau de ville à la ville plutôt que du désenclavement. En effet, le but est bien d’y implanter des activités nouvelles, favorisant la redynamisation du quartier tout entier, sur un site aujourd’hui infranchissable.

Rappelons que la concertation préalable qui s’est déroulé du 13 octobre au 14 novembre [1] comprenait une exposition, un registre et une boîte à idées avec l’accompagnement de plusieurs heures de présence des services de la Ville de Paris pour répondre aux questions de la population.

Pour approfondir la concertation lors de la réunion publique du 4 novembre 2003, une présentation du projet a eu lieu en Conseil de Quartier Didot-Porte de Vanves le 6 décembre dernier [2] et une marche exploratoire le 9 décembre [3] a été organisée, vu la forte résistance qui s’est exprimée lors de la réunion publique sur l’ouverture du site à la circulation par la rue des Mariniers. D’ailleurs, cette ouverture a été l’objet d’une forte proportion des 42 observations portées sur le registre ainsi que de deux documents signés et d’un projet de pétition. Ils émanent d’habitants, de l’association "Paris 14 Les Mariniers pour la qualité de vie" et du "Collectif Redessinons Broussais" qui mène un travail de terrain important avec la population dans le cadre d’un atelier populaire d’urbanisme.

Outre le rejet de la circulation générale par la rue des Mariniers, les habitants ont déploré le manque de vision d’ensemble intègrent [?] l’évolution des différents bâtiments de ce site à l’aménagement urbain, de telle sorte que le projet ne se limite pas à la seule desserte des voies publiques. Nous soutenons complètement cette orientation et, en ce sens, plusieurs réunions ont eu lieu à l’initiative de la Ville de Paris afin de progresser et de dégager une vision globale de l’avenir des bâtiments, en concertation avec l’AP-HP.

Mais cette procédure partenariale et de transparence n’est toujours pas du goût de cette institution, comme nous l’avons remarqué sur plusieurs de ses projets. Sa réflexion sur le devenir de Broussais est beaucoup plus empreinte d’une logique de rentabilité que d’une logique de service public.

Jouant au chat et à la souris, abattant ses cartes sans coup férir, il est vrai que la volonté manifeste de l’AP-HP baigne encore à ce jour dans un clair-obscur plus obscur que clair, contrastant avec la volonté affichée et constante de la Mairie du 14eme et de la Ville de Paris de faire revivre ce morceau de la ville pour l’intérêt de l’ensemble du quartier et de ses habitants.

Ainsi, outre l’aménagement du siège de la Croix Rouge et de son école d’infirmières qui a été inaugurée en décembre dernier dans les bâtiments Jean Sicard, Emile Sergent et René Lebail, la Mairie du 14eme a confirmé une fois encore son intérêt pour les bâtiments René Descartes et Ambroise-Didot en vue d’y implanter un équipement culturel de proximité. De même, le Centre Social de la Ville de Paris a également confirmé son intérêt d’implanter, dans le bâtiment Gaudard d’Allaines, un Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes.

De son côté, l’AP-HP continue à jouer avec les blocs de construction proposant à la dernière minute de déplacer le Centre Social Carrefour 14 du bâtiment Maurice Raynaud au bâtiment Ambroise Didot pour y installer son centre de loisirs Pomme d’Api, sans aucune certitude sur le maintien du centre d’orthogénie. Pire, l’AP-HP a même proposé, histoire de rentabiliser le site, la démolition du bâtiment Halpern pour y construire un parking de 300 places, alors qu’une association concernée par les maladies rares a déjà manifesté son intérêt.

Avec un tel partenaire, la volonté de globaliser la réflexion en intégrant la totalité du devenir des sites concernés est difficile à élaborer. Mais cela ne nous empêchera pas d’avancer pour donner vie et sens aux attentes de la population.

En prenant appui sur le fruit de la consultation des associations et des habitants, la Ville de paris a, à notre demande, revisité son programme initial.

Ainsi il prend en compte le rejet d’une liaison circulée sur la rue des mariniers et inscrit comme élément structurant une ouverture de ce morceau de ville au quartier par l’aménagement prioritaire de liaisons piétonnes et cyclables, tout en permettant une desserte automobile de proximité nécessaire au fonctionnement du site.

C’est une approche innovante qui, pour être satisfaisante, devra s’accompagner d’un accès pour les ambulances par la rue des Mariniers et d’une réelle intégration de l’aire de retournement de la rue des Mariniers dans la promenade Auguste Renoir afin d’améliorer sensiblement la rue des Mariniers mais, également, l’accès à la crèche municipale située à proximité.

Ainsi le programme prévoit

  • le maintien de la rue des Mariniers en impasse tout comme la rue des Arbustes.
  • la valorisation de la promenade Auguste Renoir en lien avec la rue des Mariniers etb l’accès à la crèche,
  • la création de voies publiques sur l’actuel tracé de la desserte interne du site hospitalier, voies qui seront recalibrées de façon à permettre l’entrée et la sortie du site depuis la rue Didot,
  • la démolition d’une travée longitudinale du parking existant est envisageable, réduisant ainsi d’un tiers la largeur de la dalle haute. En contrepartie, un trottoir planté d’arbres pourra border cette voie.

Ce programme prévoit également une boucle de desserte des pavillons situés à l’arrière de la parcelle par une voie publique à sens unique autour du bâtiment Leriche permettant, d’une part l’accès à gaudard d’Allaine et d’autre part le retournement des véhicules quittant le site.

Enfin, les voies de la Petite Ceinture seront recouvertes partiellement ou totalement, selon la concertation qui va se poursuivre, au débouché de la rue Didot, accompagnant ainsi en parvis le futur équipement culturel.

Concernant le stationnement, une offre contenue sur la dalle inférieure du parking actuel répondra aux besoins des activités en horaires décalés des hospitaliers. A ce sujet nous serons attentifs à l’étude d’une offre de stationnement pour les riverains, si cela est possible.

Enfin, la dalle haute du parking pourra être aménagée en espace paysager traçant la meilleure continuité avec la promenade Auguste Renoir.

Cependant, son aménagement devra tenir compte des contraintes structurelles de la dalle qui ne permet pas de supporter la création d’un jardin, comme nous le ferons pour la couverture du périphérique, Porte de Vanves. Un aménagement léger à caractère minéral sera ainsi élaboré [4].

Aussi, chers collègues, je vous demande de bien vouloir délibérer afin d’autoriser le lancement du marché de maîtrise d’oeuvre pour les études de conception, d’ordonnancement, de pilotage et de coordination des travaux [5] en étroite concertation avec les associations, le Conseil de Quartier et les élus du 14eme et dont les modalités de concertation qui seront définies lors d’une prochaine réunion, début février, avec les services et les association, seront intégrées au Cahier des Clauses Techniques Particulières de ce marché.

M.PARIS :
Ce qu’il est demandé d’approuver ce soir n’est qu’un programme, un certain nombre d’intentions et d’orientations qui ont été définies dans le cadre d’un premier travail de concertation. L’essentiel reste à faire. Il faut maintenant définir un projet : comment vont s’organiser les voies, la promenade sur la couverture de la Petite Ceinture, le raccord entre cette promenade et la rue Didot ?

Sur ces points la concertation reste à faire : une première réunion est prévue avec les associations et le Conseil de quartier, en vue de l’élaboration du cahier des charges de cette étude, ce qui est une démarche assez remarquable.

Il faut faire en sorte que ce projet d’aménagement soit une réussite exemplaire pour l’arrondissement.

Je rappelle que nous avons fait le choix original d’inscrire dans un site déjà bâti et anciennement fonctionnel des fonctions différentes et un système de desserte nouveau. Cela pose des questions de conception importantes : comment se réapproprier, sans les dénaturer des lieux qui ont déjà une histoire propre ?

Depuis trois ans et demi, nous sommes contraints de suivre les fluctuations de l’AP-HP. Cette délibération va permettre d’inscrire clairement les premiers principes fondamentaux de l’aménagement du site, notamment au sujet des espaces destinés à devenir publics et de la voirie.

documents
notes

[1] 2003

[2] non pas 2004, mais bien le 6 décembre 2003

[3] 2003

[4] voir le texte exact du programme.

[5] c’est la même entreprise qui prendra en charge toutes ces tâches.