Aménagement de voies publiques : délibération en Conseil d’arrondissement / 2 / 25 janvier 2005

Le 24 janvier, le Conseil d’arrondissement débattait de la délibération attendue de l’aménagement de voirie dans l’hôpital Broussais.

Seconde partie : le débat des élus sur la délibération. Où l’on apprend, entre autres, qu’un “aménagement léger à caractère essentiellement minéral” ne veut pas dire “quelques pots de fleurs posés sur une dalle de béton”.

Pour lire la première partie, cliquez ici.


M.CASTAGNOU :
Ce projet multiple et très important prendra place dans la durée. Il concernera aussi la prochaine mandature.

M.CASTAGNOU donne la parole à M.OGÉ et Mme CATALA

M.OGÉ [1] :
Les élus UDF considèrent que ces travaux de voirie sont utiles. Néanmoins, nos concitoyens ont un peu de mal encore à se rendre compte de leur portée et de leur signification.

Il s’agit aujourd’hui de voter un principe dont il faudra considérer les applications avec attention. Pour ma part, je ne suis pas favorable à ce que la rue des Arbustes reste une impasse.

Le projet consiste à élargir la voie principale, le long des rues Leriche et Sergent. Il sera important que cet élargissement se fasse le plus modérement possible, sans comblement. En effet, je ne vois pas l’intérêt de combler : vous risquez de bloquer des fenêtres qui appartiennent à la croix-Rouge [2]. Il faut garder cette dénivellation, compte tenu que cette voie sera limitée en vitesse.

Par ailleurs, pourquoi ne pas faire de la rue des Mariniers une voie de circulation [3] ?

Je ne sais pas si le recouvrement de la partie de Petite-Ceinture est très utile, ni si cela pourra être fait de manière normale.

Enfin, les activités qui vont s’installer dans les bâtiments de l’Hôpital Broussais vont amener beaucoup de voitures. Je crains qu’il n’y ait pas beaucoup de places pour les riverains. Des parcmètres seront-ils prévus ?

De manière générale, il faut être très prudent sur le type de travaux à engager et en tout cas, expérimenter les mesures envisagées avant de les rendre définitives.

Mme CATALA [4]  :
Je voudrais exprimer mes réserves par rapport au projet qui nous est soumis. En effet, si on lit attentivement ce projet, on constate que la rue des Mariniers et la rue des Arbustes ne changent pas, que 150 places de parking [5] seront supprimées sur la dalle supérieure de l’ancienne hôpital Broussais et que les voies de circulation internes seront élargies.

5 600 000 euros pour au total deux changements, c’est beaucoup d’argent pour un résultat limité.

M.CASTAGNOU :
M.OGÉ, une fois la concertation effectuée et les études techniques réalisées, il faut faire des choix. Ces choix correspondent à une vision de l’aménagement de notre ville.

Dès le départ, nous nous sommes opposés à ce qu’il soit mis fin à l’impasse de la rue des Arbustes. Nous avons considéré qu’il serait nocif pour les habitants de ce quartier de créer un trafic de transit entre les rues Didot et Losserand. Cette position est partagée par une très large majorité d’habitants, si j’en juge par le degré d’inquiétude extrêmement fort qu’avait provoqué la rumeur contraire, totalement infondée.

S’agissant de la rue des Mariniers, les riverains ont réagi très négativement à l’hypothèse d’une ouverture sur le site de Broussais. La rue des Mariniers est déjà suffisamment encombrée, par des camions de livraison notamment. Y ajouer une circulation dont nous ne pouvons mesurer l’importance n’irait pas dans le sens d’une amélioration.

Mme CATALA, je ne partage pas votre perception du projet : il comporte de nombreux aménagements qui, ajoutés les uns aux autres, proposent des modifications très importantes qui justifient le coût.

Mme BELLENGER :
Concernant le coût, nous ne sommes pas devant un simple projet de voirie. Il s’agit de l’accompagnement d’un projet urbain global.

Les personnes qui ont travaillé dans le cadre de l’Atelier Populaire d’Urbanisme ont une vision de ce futur quartier comme un lieu architecturalement innovant, ambitieux, pour redonner vie à cette partie du territoire du GPRU [6]. Le quartier environnant attend beaucoup de ce site, aussi bien en tant que futur équipement culturel que par la nouvelle centralité qu’il va créer.

S’agissant du stationnement, les 300 places proposées par l’AP-HP n’ont pas de sens dans la mesure où il y aura 80 places mises à disposition pour répondre aux besoins du personnel hospitalier et une desserte suffisante par les transports en commun.

Nous allons demander que ce stationnement soit de droit commun, avec une possibilité de convention pour le personnel hospitalier.

M.CASTAGNOU :
J’ajoute qu’une vingtaine de places sont en outre disponibles le long de l’hôpital, ce qui fait 100 places.
Le site sera très bien desservi par le tramway.
J’ai noté que le président de l’UMP soutient l’action du Maire de Paris en matière d’aménagement de voirie et de transport en commun, et qu’il allait s’en inspirer pour son action dans le département des Hauts-de-Seine.

M.PARIS :
S’agissant de la voie centrale, la pente actuelle qui fait un double dos d’âne est pittoresque et permettrait d’envisager une circulation à vitesse réduite. Néanmoins, l’obligation de faire passer le réseau des égouts nécessite de faire une pente régulière.

Le coût du projet est justifié par son ampleur : le site fait plus de 4 hectares. Si on veut lui redonner vie, l’investissement compense faiblement les années de délaissement qui nous ont précédé.

M.CASTAGNOU :
La configuration est très compliquée. Le choix de la Ville et de l’AP-HP a été de conserver les bâtiments existants qui répondent à une période de l’architecture française.

M. CASTAGNOU lève la séance à 19h52, afin de donner la parole au public. Il l’a rouvre à 20h08. [7]

M.CASTAGNOU :
S’agissant de le crèche de la rue des Mariniers, nous devons réfléchir à un traitement approprié pour en faciliter l’accès. Il faudra se concerter avec la Directrice et les usagers de la crèche.
La Ville a pris la décision d’acquérir le Pavillon Descartes-ex chaufferie pour y réaliser un centre culturel. Le projet n’est pas encore défini, même si des propositions ont été faites par des associations.
La Ville a fait savoir qu’elle était intéressée par le bâtiment Ambroise-Didot, occupé par la morgue jusqu’en 2006.

Mme POURTAUD, dans le cadre de sa délégation [8], est chargée de réfléchir aux modalités de concertation pour engager la réflexion commune avec les associations et les habitants. Il s’agit de répondre avant tout aux besoins de la population : nous sommes dans un quartier qui est une sorte de désert culturel. Il faut être ambitieux, pour la population du quartier, du 14eme et de Paris, sans oublier les communes limitrophes.
L’année 2005 verra donc s’engager la réflexion sur le contenu du projet de centre culturel sur l’emprise de Broussais.

M.CASTAGNOU donne la parole à M.DUTREY.

M.DUTREY [9]  :
S’agissant des espaces verts, la présente délibération ne concerne pas l’aménagement de la dalle supérieure. Il y aura un aménagement spécifique de l’espace sur la dalle. “L’aménagement léger à caractère essentiellement minéral” proposé par la délibération ne signifie pas un aménagement de faible importance mais un aménagement qui ne sera pas lourd.
Néanmoins, on ne peut appeler cela un jardin : il n’y aura pas un mètre de terre [10]. Il y aura peut-être la possibilité de faire des caissons pour mettre de la terre et des arbres. Il faudra trouver un mode de végétalisation qui ne demande pas de racines profondes. Il s’agira donc plutôt d’une promenade.
Ce qui est décidé dans cette délibération, c’est de ne pas casser la dalle supérieure, la couverture de la Petite Ceinture, ni de procéder à un aménagement de la dalle en jardin avec 1 m de terre. Il y aura par la suite un aménagement qui donnera lieu à une concertation puis à une délibération.

Mme BELLENGER :
Concernant les circulations douces, il s’agit d’un programme et non d’un projet défini. L’élément structurant de l’ouverture de ce quartier à la Ville consiste en circulations douces, d’est en ouest, de la rue R. Losserand à la rue Didot, à partir d’Auguste Renoir.

Sur proposition de M.CASTAGNOU, le projet est adopté à la majorité, M.VIVIEN, Mme CATALA et M.OGÉ, ayant le pouvoir de Mme de SARNEZ, s’abstenant.

documents
notes

[1] élu d’opposition

[2] les comblements évoqués jusqu’alors, dans les projets municipaux, ne concernaient que le bâtiment Leriche et donc pas la Croix-rouge (qui s’installe dans le bâtiment Sergent).

[3] c’est ce à quoi se sont opposés les habitants, le Collectif redessinons Broussais et l’association Paris 14 Les Mariniers pour la qualité de vie en novembre 2003 !

[4] élue d’opposition

[5] il y a environ 160 places de stationnement à cet endroit, mais cette capacité n’est jamais utilisée à plein.

[6] Grand projet de renouvellement urbain.

[7] cinq personnes sont intervenues, MM.Bruno Martin (CRB), Jean-Pierre Coulomb (CRB), Pierre Fourneret (Paris 14 Les Mariniers pour la qualité de vie), Albert Cohen-Skali (habitant de la rue des Arbustes, CRB) et Guy Laurent (artiste, au sujet de la chaufferie).

[8] Mme POURTAUD est adjointe à la culture.

[9] premier adjoint, en charge des espaces verts.

[10] d’épaisseur sur la dalle.