Compte-rendu de la réunion entre la Ville de Paris et l’AP-HP / 3 novembre 2004

À l’automne 2004, la Ville de Paris et l’AP-HP se mettaient (enfin) autour d’une table afin de discuter de l’avenir du site de l’hôpital Broussais. Compte-rendu de la réunion transmis au CRB.
Le plan du site peut être utile.

Broussais
Compte-rendu de la réunion du 3 novembre 2004

Ordre du jour :

  • présentation de l’étude d’aménagement réalisée pour l’AP-HP [1]
  • désenclavement viaire
  • utilisation des bâtiments

1. Présentation de l’étude d’aménagement réalisée pour l’AP-HP

La réunion débute par une présentation de l’étude d’aménagement réalisée pour l’AP-HP par M. Charlet :

La prise en compte simultanée des différentes contraintes et thématiques semble difficile sur ce site. Il convient donc de définir des objectifs prioiritaires, de les hiérarchiser et d’établir des scénarios.

Un nouveau cadre urbain est donc proposé, dont la description détaillée et notamment les plans, figurent dans un document A3 adressé aux élus concernés. Les grands principes exposés par M. Charlet sont les suivants :

  • un espace public volontairement limité assurant l’intégration de la parcelle à l’espace de la ville et la mise en situation urbaine des espaces bâtis en cours de reconversion d’usages. En particulier, la voie de desserte longeant la façade sud du pavillon Leriche n’acquiert pas un statut public mais s’intègre dans une parcelle privée.
  • un fonctionnement équilibré en matière de circulation, gérée selon un schéma évitant les conflits et limitée aux besoins de desserte des programmes immobiliers des bâtiments reconvertis, ainsi qu’en matière de stationnement, par un maintien d’une capacité proche de 300 places réparties sous la dalle, sur la dalle, sur voirie et par démolition du bâtiment Halpern.
  • un schéma de desserte pour les piétons et les circulations douces selon trois itinéraires.
  • un réseau d’assainissement gravitaire qui semble possible en ne modifiant qu’à la marge le nivellement des voies constituant l’angle sud-ouest du pavillon Emile Sergent.

2. Désenclavement viaire

M. Chaput [2] soulève plusieurs difficultés importantes concernant la faisabilité technique des hypothèses proposées par M. Charlet, notamment :

  • les surcharges et contraintes provoquées par la circulation sur la dalle.
  • les conditions d’accès à cette dalle par une rampe.
  • le maintien en l’état de la voie située au sud du bâtiment Leriche est problématique. Le renivellement de ce tronçon, proposé par la Ville, correspond à une volonté de désenclaver le site et de la rendre accessible. La création d’unégout est unaspect important, mais ce n’est pas la seule motivation.

Le Maire du 14ème arrondissement adhère à ces réserves et souhaite donc privilégier le scénario issu de la concertation préalable.

M. Lemonnier [3] précise que si la circulation sur la dalle pose problème, on peut imaginer de revenir à une circulation à double sens sur le tronçon situé au sud du bâtiment Sergent. En revanche, il préfère maintenir le principe de desserte alternatif proposé par M. Charlet entre les pavillons Gaudard d’Allaines et Leriche.

M. Chaput émet des doutes sur la possibilité de créer une voie à double sens répondant aux normes entre Leriche et Gaudard d’Allaines.

M. Pétel [4] indique que la continuité des cheminements en ligne droite permet une meilleure intégration dans la ville. Le renivellement du tronçon sud de Leriche est donc de bons sens à cet égard, même s’il n’est pas le plus favorable à la valorisation foncière de ce bâtiment.

M. Charlet ne partage pas ce point de vue, mais admet que le pavillon Leriche perdrait de la valeur par la création d’une cour anglaise [5].

M. Lhostis [6] estime qu’il peut y avoir deux approches sur ce dossier : celle du propriétaire qui quitte le secteur et souhaite céder son bien dans les meilleures conditions financières, ce qui est légitime ; et celle de la Ville qui conduit à ouvrir le site vers le quartier, à l’intégrer à son environnement urbain pour l’avenir. C’est cette dernière qui doit constituer le parti pris dominant. La proposition de M. Charlet conduit à un parti totalement différent de ce qui est issu de la concertation. Il est donc préféreable de revenir au schéma précédent.

M. Dumesnil [7] rappelle que cette opération de désenclavement constitue un investissement important pour la municipalité. Cet engagement public peut être justifié par la mise en valeur du site, au profit de l’ensemble du quartier, mais pas pour améliorer les conditions de vente d’un bâtiment. La proposition alternative n’est donc pas satisfaisante sur ces critères. Par ailleurs, il conviendra de préciser les conditions budgétaires de financement des travaux de voirie en fonction du calendrier du chantier.

Mme Bellenger [8] rappelle que la desserte importante en matière de transports en commun dans le secteur doit permettre de limiter le nombre de places de stationnement sur le site. Le scénario issu de la concertation doit être privilégié, car il répond mieux aux demandes des riverains et au projet de territoire élaboré sur ce secteur de GPRU [9]. Conformément aux engagements pris par la municipalité du 14ème arrondissement, la concertation devra se poursuivre pour aboutir à un projet partagé, sur lequel la population locale s’est déjà beaucoup investie.

M. Lemonnier indique que la création d’une cour anglaise ne poserait pas seulement des problèmes de valorisation, mais également des vraies difficultés de fonctionnement pour Leriche. Pour M. Chaput, la cour anglaise paraît gérable en termes de fonctionnement du bâtiment. M. Pétel rappelle que le renivellement permet aussi de gérer les questions liées à l’assainissement et à l’évacuation des eaux pluviales, l’installation de pompes de relevage étant exclue.

M. Caffet [10] prend acte de l’unanimité des intervenants de la Ville, élus ou services, sur le maintien de la proposition de désenclavement issue de la concertation préalable. Il constate que le projet a pris du retard par rapport au calendrier initial et propose donc de soumettre au Conseil de Paris, dans les meilleurs délais, le projet de délibération préparé sur cette base, présentant le bilan de la concertation préalable et permettant de désigner un maître d’œuvre. Afin de répondre aux interrogations de l’AP-HP, il sera demandé au maître d’œuvre d’intégrer à son étude les contraintes de desserte du pavillon Leriche.

3. Utilisation des bâtiments [11]

Les Mariniers et Gaudard d’Allaines
M. Lemonnier indique qu’il est envisagé de relocaliser à terme les services hospitaliers occupant les Mariniers, y compris la crèche [12], sur les sites de Corentin-Celton à Issy-les-Moulineaux et de l’hôpital européen Georges Pompidou [13], dans un délai qui pourrait être de l’ordre de quatre ans. Cette proposition devra être soumise au Conseil d’Administration de l’AP-HP.
M. Lemonnier demande si la Ville serait intéressée par une localisation de l’EHPAD [14] projeté sur Broussais, dans les Mariniers et non Gaudard d’Allaines.
M. Torcheux [15] indique qu’une étude de faisabilité a montré que Gaudard d’Allaines se prête parfaitement à la création d’un EHPAD et correspond aux capacités de financement du CASVP. En revanche, il émet de sérieux doutes sur les Mariniers, qui est notamment trop grand (de l’ordre de 13000 m² [16] contre environ 7500 m² sous-sols inclus pour Gaudard d’Allaines). Une étude de faisabilité complémentaire sera réalisée dans les meilleurs délais pour confirmer la position du CASVP.
M. Caffet confirme la volonté municipale de créer un EHPAD sur Broussais. L’AP-HP reste favorable à une vente à la Ville du pavillon Gaudard d’Allaines, qui sera libre à la fin de 2005, avec Pomme d’Api [17].

René Leriche
Le sort du bâtiment René Leriche reste à préciser pour l’AP-HP [18]. Il pourrait héberger des associations et servir de rocade pour des opérations menées sur d’autres sites hospitaliers [19], jusqu’en 2006.

Blaise Pascal et Maurice Raynaud
L’AP-HP conserverait les pavillons Blaise Pascal et Maurice Raynaud. Les activités de Pomme d’Api seraient relocalisées dans ces immeubles, ainsi que l’association Autisme Avenir.
M. Castagnou est très attaché au maintien de deux activités qui occupent actuellement une partie des bâtiments Pascal et Raynaud : le centre d’orthogénie qui est également un site très signalé pour M. Lhostis, et l’association Carrefour 14 qui est le seul centre social du 14eme arrondissement [20].

René Descartes et Ambroise Didot
M. Castagnou rappelle sa volonté de créer un équipement culturel dans le bâtiment René Descartes et éventuellement Ambroise Didot. M. Caffet demande qu’un projet soit élaboré rapidement par le Maire d’arrondissement, en lien avec M. Christophe Girard [21], afin de pouvoir mener les études préalables de faisabilité. M. Lemonnier souligne qu’il paraît difficile de faire fonctionner un équipement culturel dans Descartes tant que l’activité hospitalière se poursuit dans les Mariniers.
Une question est posée concernant la possibilité d’individualiser réglementairement le bâtiment Descartes (droits de vue...), compte tenu de sa proximité avec les Mariniers. Il estb répondu qu’une division en volume est adaptée à cette situation.
M. Lhostis note que les biens à acquérir par la Ville devront être libres de toute occupation, compte tenu des nombreux baux précaires actuels.

Bernard Halpern
MM. Castagnou et Lhostis font part de leur soutien au projet de l’association CEREP, installée boulevard Jourdan [22], qui souhaite acquérir le pavillon Bernard Halpern pour répondre à ses besoins urgents de locaux.
M. Lemonnier indique qu’il souhaite la démolition du bâtiment Halpern pour permettre la création de places de stationnement, nécessaires au fonctionnement du pavillon Leriche. Mais il existe d’autres perspectives pour répondre à la demande du CEREP.
M. Castagnou demande à l’AP-HP de rester vigilante sur l’avenir des associations hebergées temporairement. M. Lemonnier précise que la relocalisation des associations sera traitée au cas par cas.

En conclusion :
Le projet de délibération tirant le bilan de la concertation préalable et permettant la désignation d’un maître d’oeuvre sera présenté dès que possible au Conseil de Paris [23], sur la base du plan de desserte viaire issu de cette concertation.
Une expertise sera menée par le CASVP pour confirmer son avis sur les Mariniers [24].
La Mairie du 14eme arrondissement doit élaborer un projet d’équipement culturel qui fera l’objet d’une étude de faisabilité.
Une saisine des Services Fonciers sera effectuée conjointement par la Direction de l’Urbanisme et l’AP-HP pour

  • les pavillons Gaudard d’Allaines et Pomme d’Api ;
  • le pavillon René Descartes ;
  • le pavillon Ambroise Didot.
documents
notes

[1] Assistance publique - Hôpitaux de Paris, organisme public propriétaire de Broussais.

[2] représentant des services de la voirie et des déplacements de la Ville de paris

[3] directeur du patrimoine et de la logistique de l’AP-HP.

[4] responsable de la sous-direction de l’aménagement, à la Direction de l’Urbanisme de la Ville de Paris.

[5] courette en contrebas sur laquelle donnent les fenêtres du sous-sol.

[6] adjoint au maire de Paris, en charge de la santé et des relations avec l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

[7] conseiller de Denis Baupin (adjoint au maire de Paris, en charge des transports, de la circulation, du stationnement et de la voirie) pour les circulations douces.

[8] adjointe au maire du 14ème arrondissement, en charge des transports, de la voirie et du stationnement.

[9] grand projet de renouvellement urbain.

[10] adjoint au maire de Paris, en charge de l’urbanisme et de l’architecture.

[11] rappelons que les bâtiments Sergent, Sicard et Lebail ont été rachetés à l’AP-HP par la Croix rouge française.

[12] occupant le bâtiment Pomme de Reinette.

[13] dans le 15eme.

[14] Établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes, équipement géré par la Ville de Paris.

[15] responsable de la sous-direction des ressources du Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP).

[16] 16000 m² de surface de plancher hors œuvre selon l’étude ultérieure du CASVP.

[17] petit bâtiment enclavé dans le coin nord-ouest du site de Broussais, derrière le pavillon Gaudard d’Allaines, abritant un centre d’animation de l’AP-HP.

[18] rappelons qu’en 2002, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) avait un projet d’implantation dans ce bâtiment, projet abandonné l’année suivante, au profit du site de l’île Seguin à Boulogne-Billancourt.

[19] en clair : hébergement provisoire d’activités hospitalières extérieures pour raison de travaux.

[20] le centre d’orthogénie et le centre social occupent en fait uniquement le bâtiment Raynaud.

[21] adjoint au maire de Paris, en charge de la culture

[22] Centre de Réadaptation Psychothérapeutique, 20, bd Jourdan

[23] la délibération “2005 - DVD 2 et DU 8” sera adoptée lors de la séance du Conseil d’arrondissement du 24 janvier, puis de la séance du Conseil de Paris des 7 et 8 février 2005.

[24] le 15 novembre 2004, le CASVP indiquait à la Direction de l’Urbanisme sa préférence pour Gaudard d’Allaines par rapport aux Mariniers, en vue de l’implantation d’un EHPAD d’une capacité de cent lits, nécessitant une surface de plancher d’environ 7000 à 8000 m².