La Croix-Rouge déménage à Broussais / 25 juillet 2005

Cet article, paru dans le Parisien du 25 juillet 2005, évoque la venue de la Croix-Rouge française sur le site de Broussais dans les pavillons Sergent, Sicard et Lebail. Y est joint un bref état des lieux contenant plusieurs erreurs. Si la Ville de Paris a bien l’intention de racheter les bâtiments Gaudard d’Allaines et Decartes, il n’y a pour le moment aucun projet écrit et donc chiffré sur un Ehpad ou un équipement culturel de proximité (et non une simple salle de spectacle) ; en l’état des choses, il est très improbable qu’un Ehpad ouvre à Gaudard d’Allaines en 2008. Le souhait du Collectif Redessinons Broussais - qui pousse la mairie du XIVe en ce sens - est que le projet d’équipement culturel de proximité puisse se développer sur les deux bâtiments Descartes et Didot ; le maire du XIVe et son adjointe à la culture semblent d’accord avec cette idée, mais, pour le moment, le rachat de Didot n’est pas inscrit dans les prévisions d’investissement de la Ville de Paris pour 2007 (contrairement à celui de Gaudard d’Allaines et Descartes).
La transformation du bâtiment Didot en "maison des associations" est une nouveauté surprenante. L’AP-HP chercherait-elle à endosser un rôle d’aménageur ? L’appellation "maison des associations" prête à confusion : il ne s’agit pas, dans la description qu’en fait M. Lemonnier, d’un projet semblable à celui de la rue Daguerre mais plutôt de locaux associatifs. Cela ne concernerait pourtant pas l’association "La Maison ouverte", qui doit s’implanter à Notre Dame de Bon Secours, ni le centre social, installé dans le bâtiment Raynaud (même si l’AP-HP ne souhaite pas renouveler son bail). Quoi qu’il en soit, cette déclaration témoigne du fait que l’hôpital n’a plus l’utilité du bâtiment Didot.
Quant à la "promenade plantée", cela fait référence à l’aménagement de voirie à venir. Le projet est encore à développer et à concerter.

La Croix-Rouge déménage. Dans cinq mois, elle aura quitté le quartier des Champs-Elysées pour élire résidence dans l’enceinte de l’hôpital Broussais (XIVe).
Sur place, autour des murs de brique, le ballet des engins de chantier est rodé ; les travaux de réhabilitation sont bien avancés. Les 16 000 m² doivent accueillir "une Croix-Rouge internationale en miniature" : le siège français, le siège francilien, le centre opérationnel d’urgence, des écoles d’infirmiers et de cadres de santé - permettant ainsi de former au secourisme des hôtesses de l’air -, ainsi qu’un centre d’histoire sur le mouvement humanitaire... Soit un millier de personnes qui vont débarquer dans le quartier du jour au lendemain.
Les commerçants les attendent avec impatience. "Avec la Croix-Rouge, j’espère retrouver mon activité d’avant 2000", déclare Ramsès Faheem, fleuriste rue Didot. Depuis le transfert de la plupart des services de Broussais à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou, il a dû se séparer de ses deux vendeurs, et son chiffre d’affaires a été divisé par deux. "Pareil pour le café, le resto, le marchand de journaux... ajoute-t-il. Même si j’ai des habitués, même si ma boutique est là depuis quarante ans, il y a des jours où je ne fais pas une seule vente."
Connaissant l’intention de l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) de vendre les terrains et les bâtiments de Broussais, la mairie a fortement soutenu l’implantation de la Croix-Rouge. "Pour ce site, nous avions trois objectifs, rappelle Pierre Castagnou : le maintien d’une vocation sanitaire et de recherche ; la création d’emploi et d’activités pour participer à la revitatlisation du quartier ; désenclaver l’hôpital."
Dans cette opération, l’AP-HP et la Croix-Rouge trouvent toutes les deux leur compte. La transaction s’est faite "à prix d’ami", dixit l’institution hospitalière : 22,4 millions d’euros, "la moitié du prix du marché". En cessant de graviter dans le Triangle d’or (place Henry-Dunant et rue de Berri) au profit du secteur nettement moins huppé de la porte de Vanves, l’organisation caritative, quant à elle, se paie une belle opération d’image sur le thème du retour à l’humilité des valeurs humanitaires... doublée d’un intéressant coup financier. Mais, au siège de l’organisation, motus sur le montant : "les gens savent qu’on a reçu 107 millions d’euros de dons pour l’Asie. On ne voudrait pas donner l’impression que la Croix-Rouge est riche."

Mathieu Deslandes - Le Parisien - 25 juillet 2005

Que vont devenir les autres pavillons ?
Ce qui est acquis

- Un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) doit ouvrir en 2008 dans le pavillon Gaudard d’Allaines.
- Des logements pour le personnel doivent aussi être réalisés.
- L’association Autisme Avenir a reçu la promesse de rester dans les murs.
- Une salle de spectacle dans la chaufferie (pavillon Descartes). C’est le désir de la mairie du XIVe. L’AP-HP a donné son accord... Mais pas avant 2008.

Ce qui est encore à l'étude

- Un autre équipement culturel... dans la morgue (pavillon Didot). C’est le souhait de la mairie du XIVe.
- Une maison des associations, au même endroit, l’AP-HP voudrait accueillir de nombreuses associations, notamment la Maison ouverte, le centre social Didot-Broussais... "Nous cherchons une solution sur le site avec des loyers peu élevés. En créant un bâtiment d’environ 3000 m² à l’emplacement de la morgue, on pourrait loger soit 20 ou 30 petites associations, soit 4 ou 5 grosses", explique Gérard Lemonnier, directeur du patrimoine et de la logistique de l’AP-HP.
- Un "hôptal de rocade", afin d’héberger temporairement les services d’autres hôpitaux. Aujourd’hui, les 80 lits pour l’hospitalisation de longue durée de La Rochefoucauld ont été repliés dans le bâtiment Leriche, à Broussais.
- Une promenade plantée, puisqu’il est impossible de construire des parkings supplémentaires. La mairie désire implanter, ici, des activités qui ne génèrent ni traffic ni stationnement.

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